Le volcan de l’Erta Ale se situe dans le Nord de la Vallée du Grand Rift, dans la dépression Afar, un des endroits les plus inhospitaliers de la planète, le désert du Danakil.
Son approche est difficile: des pistes de sable si farineuses que même les 4×4 s’y ensablent souvent, puis une traversée de zone de lave de plus de 20 kms qui prend bien deux heures pour la franchir!
Cette lave ne provient pas des débordements des volcans alentours mais du jaillissement de magma au travers de failles qui s’ouvrent constamment dans cette région.
Ici, la terre n’a pas fini de naître. Les trois plaques tectoniques: africaine, somalienne et arabique ne se télescopent pas mais au contraire s’écartent en se déchirant par des fractures qui se re comblent pour s’ouvrir à nouveau. Il est prédit que d’ici 300 millions d’années naîtra ici un océan aussi grand que l’Atlantique…
En attendant, notre expédition n’est pas encore terminée : de nuit, à la fraîche par 30 C, nous marchons nos 11 kms pour atteindre le sommet du volcan.
De jour nous découvrons une grande caldeira où coexistent deux cratères actifs, son fond est tapissé de coulées de lave plus au moins chaudes, à surface plissée appelées des cordées et parsemés de Cheveux de Pelé qui scintillent au soleil.
Il faut d’abord apprendre à marcher sur la lave très cassante, qui peut à tout instant céder sous notre poids et nous entailler sévèrement les jambes. Toute notre attention est focalisée sur ce nouvel exercice: tester avec le bâton de marche, poser les pieds sur les cordées, éviter les surfaces lisses, repartir son poids et quand ça craque( ce qui arrive bien sûr) avancer vite sur l’autre jambe pour ne pas s’enfoncer.
Le cratère Nord dégaze fortement et les fumerolles présentes en permanence justifient bien le nom Afar de Erta Ale : Montagne Fumante. Malgré la protection de nos masques nous restons vigilants à la toxicité des gaz et des acides.
Il s’est formé récemment un nouvel hornito que nous approcherons avec la conscience d’une prise de risque certaine.
Le bruit constant des gaz, la chaleur, les nouvelles formations de lave sont envoûtants.
Cependant, nos pieds commencent à chauffer au travers de nos chaussures et nous sentons nos semelles se ramollir…il est temps de bouger!
Le clou du spectacle est évidemment l’autre cratère rempli à ras bord de magma: un lac de lave permanent ,bouillonnant à 1200C, que nous pouvons approcher à moins de deux mètres !
Terrifiante et fascinante expérience que cette proximité avec le magma du centre de la terre!
L’activité est intense tout autant que nos émotions !
Au contact de l’air, il se forme sur le lac une croûte de lave refroidie qui, animée par de puissants courants de convection, crée des vagues qui vont frapper contre les lèvres du cratère, prêtes à déborder….
S’ajoutent à cela, les remontées régulières de gaz volcaniques qui transpercent cette croute par des fontaines de lave allant jusqu’à 5 mètres de hauteur, projetant tel un feu d’artifice de la matière incandescente dans le ciel.
Dans la nuit le spectacle est magique!
18 janvier 2017 à 17 h 14 min
Merci de partager tous ces moments uniques avec nous tous.
Quel beau lancement pour 2017!
Bonne continuation!
18 janvier 2017 à 19 h 59 min
Les superlatifs de la langue française sont insuffisants pour décrire l’Erta Ale. Avez-vous pu filmer le lac de lave et ses convulsions avec le drone? Profitez-en un maximum, car ici il fait froid même dans le Tarn avec -6 à -7°.
Une grosse pensée de nous deux.