Coincée entre les frontières du Vietnam à l’est, de la Thaïlande à l’ouest et au sud, et de la Chine et de la Birmanie au nord, se trouve la zone montagneuse du Nord Laos.
On y accède soit par des routes laborieuses, soit par des bateaux pirogues parfaitement adaptés à la navigation sur des rivières très changeantes selon les pluies en amont, avec des successions de bancs de sables et de rapides.
Il faut donc un pilote expérimenté pour s’y aventurer, surtout en saison sèche comme c’est notre cas!
La rivière Nam Tha se faufile entre les pitons karstiques en remontant de Luang Prabang vers Muang La.
Très vite la pesante présence chinoise se fait sentir, leurs lourds camions encombrent les routes, échangeant les légumes laotiens (haricots longs, pastèques, citrouilles…) contre des mobylettes, motoculteurs et multiples produits en plastique.
La Chine peine à nourrir sa population et n’hésite pas à « coloniser » sans vergogne son faible voisin laotien. Ils annexent les meilleures terres moyennant un petit loyer, y font cultiver leurs légumes favoris par les paysans locaux avec force engrais et pesticides, puis quand les sols sont épuisés et pollués, vont reproduire la même approche un peu plus loin.
Les laotiens commencent peu à peu à prendre conscience de la situation, mais ils ont hélas peu d’alternatives. Un signe: ils refusent de consommer les légumes produits pour les chinois qu’ils considèrent pollués.
Pour aller à la rencontre des ethnies, à l’écart des horribles villages organisés par le gouvernement au bord des routes pour les voyages organisés, rien de mieux que la randonnée.
Et nous voilà partis pour un trek de 3 jours dans la jungle: plantations de riz d’altitude, traversées de torrents et dénivelés carabinés…
Le campement en pleine forêt s’avère sommaire mais j’avais prévu mon oreiller gonflable!
Plus de 47 minorités au Laos, chacune avec son propre langage, souvent des alphabets différents du Laotien. Dans ces montagnes reculées, point d’électricité ni de route, le monde extérieur se manifeste surtout par les jeans, leggings et T-shirts portés par les ados.
Les écoles sont présentes mais rustiques, avec l’inévitable terrain de foot (sport préferé, avec la pétanque!)
Ici, on vit avec la nature, grognement des cochons, concert de grenouilles toute la nuit et chants des coqs des potron minet.
En fait les coqs sont omniprésents, pérorent fièrement et s’égosillent à tout bout de champs. Les combats de coqs sont une vraie passion, donnant lieu à des entraînements et sélections très suivis avant les compétitions en ville et tous les paris associés.
Enfin, retour vers la « civilisation » via la route la plus proche à 3 heures de marche, et pas la plus facile, avec de sacrées montées!
31 janvier 2015 à 12 h 36 min
Ce petit trek avait l’air bien sympathique ! et tout ça nous fait rever alors qu’hier nous avons eu les premiers flocons sur Paris et qu’il fait bien froid .
2 février 2015 à 10 h 47 min
Mes chéris, je pense que de tous vos périples, c’est celui qui m’attirerait le plus.
Mais j’en retiens tt de même que je zapperai le Laos car suis pas sûre d’être convaincue par la compotée de gras de buffle pour accompagner le petit écureuil grillé ….
N’empêche quel chance vous avez là, merci de nous en faire profiter !
Des baisers
M