« Valparaiso, comme tu es inconséquente… Tu n’as pas peigné tes cheveux, tu n’as jamais le temps de t’habiller, tu t’es toujours laissée surprendre par la vie. »
C’est ainsi que le poète Pablo Neruda décrivait la ville où il avait établi une de ses résidences: La Sebastiana, qu’il appelait aussi « la maison dans les airs »
De chacune de ses pièces superposées, comme en équilibre sur 4 étages, des vues éblouissantes sur la ville avec ses maisons colorées qui dégringolent jusqu’au port malfamé. La légende veut que les habitants allaient récupérer des tôles et des fonds de peinture abandonnés par les bateaux de passage afin de rafistoler leurs maisons, ce qui expliquerait le côté bariolé et hétéroclite de l’ensemble…
Valparaiso est d’abord une ville portuaire, première étape pour le bateaux qui avaient contourné le Cap Horn avant de rejoindre les richesses du Pérou et de la Californie.
Un vrai âge d’or, au propre et au figuré, mais aussi des drames comme le séisme de 1906 qui détruisit la majorité de la ville et ensuite l’ouverture du Canal de Panama en 1914 qui porta un coup fatal à son économie. Un bel exemple de cette nostalgie avec cette rue, un temps la plus riche de l’Amérique latine, avec ses hôtels particuliers XIXe magnifiques aujourd’hui à l’abandon…
Il faut être en forme pour découvrir Valparaiso! Pas une rue à plat des que l’on grimpe dans l’une de ses multiples collines (cerros) qui constituent autant de quartiers distincts, soudés et fiers.
Pas moins de 15 ascensores (funiculaires) brinquebalants pour partir à la découverte. Le dernier ayant été construit en 1916, on peut dire qu’ils sont restés dans leur jus et qu’il faut oublier tout sens du risque avant d’y monter!
Le charme bohême indubitable de « Valpo », comme on la nomme affectueusement sur place, a attiré de nombreux artistes et notamment des peintres dont les œuvres envahissent l’espace urbain: un ravissement à chaque coin de rue où escalier…
Décidément notre voyage continuera d’être sous le signe du Dakar 2014, qui a choisi Valparaiso pour sa grande arrivée finale à notre passage!
On vous confirme que les Sud Américains ont un goût prononcé pour les jolies carrosseries…
25 janvier 2014 à 11 h 14 min
Décidément les muralistes se sont emparés de l’Amérique du sud depuis bien longtemps avant le street art….