CURIEUX DU MONDE

L'étranger est un ami que l'on n'a pas encore rencontré.

1 février 2016
par admin
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Nuedi Kuna Yala!

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Nuedi Kuna Yala! / Bonjour les San Blas!

Imaginez plus de trois cents petites îles désertes disséminées au large de la côte Nord ouest du Panama, posées tels des décors sur la mer des Caraïbes, soulignées de plages de sable blanc, frangées de cocotiers et ourlées par les eaux turquoises des lagons.

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Cliché parfait de carte postale!
Une réalité irréelle à laquelle nos yeux ont peine à croire!

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Nous profitons pleinement de ce paradis: voile en catamaran (Bahia 46), baignades, plongées, bains de soleil, pêche, délicieux repas de « cevice »de poissons, de homards, de crabes … accompagnés d’excellents vins chiliens!

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La recette idéale de la belle vie!

Grâce à notre équipage Kunas, nous sommes contents de pouvoir comprendre leur histoire ainsi que leur culture. Nous avons pu rencontrer, en dehors de certaines îles près de la côte très peuplées, quelques familles dans des îles très isolées,qui vivent de leur pêche, de la vente de leurs noix de cocos ainsi que de leur artisanat : les molas.

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Le mola est un panneau de 35×45 cm environ, constitués de trois à cinq couches de tissus superposées de différentes couleurs. Ces couches sont découpées et cousues selon la méthode de l’appliqué pour faire apparaître les différentes couleurs et former un motif.
La couche supérieure est brodée et les dessins traditionnels sont géométriques.

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Les molas font partie des costumes traditionnels des femmes qu’elles portent encore quotidiennement, alors que les hommes ne s’habillent que pour les fêtes.

Tout l’enjeu de cette communauté de ces 50 000 indiens kunas, jouissant d’un statut particulier de province autonome vis à vis du Panama, est d’allier progrès et traditions.
Farouchement opposé aux constructions de structures hôtelières sur leurs îles, les Kunas veulent développer un autre tourisme. Mais l’art est difficile et l’éthique emprunte des chemins bien difficiles. Nous leur souhaitons de tout cœur de pouvoir préserver cet endroit magique!

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19 janvier 2016
par admin
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Panama: quel Canal!

 

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Le Canal de Panama est un de ces lieux mythiques qui a animé nos rêves de voyages d’enfant, au même titre que le Cap Horn ou l’Ile de Pâques.

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On ne résiste pas au plaisir de l’aborder en bateau, depuis le Pacifique.

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On passe devant le musée de la bio diversité dessiné par Frank Gehry, avec le quartier ancien « Casco Viejo » en 2eme plan puis au loin une sky line hyper moderne témoignant de l’énergie du pays.

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Il s’agit de remonter deux jeux d’écluses: Miraflores et Pedro Miguel,

(la traversée de 77 km dure 9 H pour les cargos qui sont constamment chaperonnés par de puissants remorqueurs)

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afin d’atteindre le lac artificiel créé à 26 m au dessus de la mer pour franchir la cordillère,

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atteindre le lac Gatun, avant de redescendre et déboucher dans l’Atlantique.

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Des locomotives électriques, entièrement en aluminium, maintiennent en permanence les cargos bien au centre du canal,

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et c’est un spectacle vraiment étonnant de voir les énormes navires se croiser, monter et descendre avec aisance malgré leurs incroyables tonnages!

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Au milieu du lac Gatun, une montagne surnage avec sa végétation et faune intactes et a été transformée en réserve naturelle et lieu d’expériences gérée par le Smithsonian Institute: le Barro Colarodo où nous effectuons une randonnée avec quelques rencontres sympathiques…

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Un peu d’histoire:

La première mention d’un canal à travers l’isthme remonte à 1534, quand Charles Quint suggéra qu’un canal à Panama aiderait le voyage des navires acheminant l’or du Pérou et de l’Équateur.

Le chemin de fer du Panama fut innauguré le 27 janvier 1855. Ce premier chemin de fer transhysthmique facilita grandement le commerce et constitua un élément important de l’établissement du canal, par exemple pour le transport du matériel.

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Suite au succès du canal de Suez, les Français, sous la direction de Ferdinand de Lesseps (ci dessus sa statue devant l’ambassade de France) qui avait réalisé ce dernier, commencèrent la construction d’un canal au niveau de la mer (sans écluse) au Panama le 1er janvier 1882. La fièvre jaune, le climat difficile, les tremblements et glissements de terre ainsi que la mauvaise gestion financière mettront à mal ce projet. Il était clairement trop ambitieux de vouloir creuser la montagne afin de rester au niveau de la mer. Environ vingt milles ouvriers payèrent de leur vie cette folle ambition.

Gustave Eiffel concevra bien un système de dix écluses mais les graves difficultés amplifiées par l’affairisme déboucheront sur la mise en faillite de la compagnie en 1889, déclenchant ainsi le fameux Scandale de Panama.

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Les États Unis achetèrent les droits d’exploitation et de construction du canal de Panama en 1903.
D’entrée de jeu les USA font de ce projet un projet national, avec des écluses comparables à celles de leurs grands Lacs. Ils bénéficient aussi du fait qu’en 1901 le rôle des moustiques dans la transmission de la fièvre jaune avait été enfin compris, permettant des campagnes d’éradication efficaces.

Ce n’est qu’en 1999 que la zone du Canal a été intégralement rétrocédée au Panama.

Ce presque siècle de présence forte des USA a fortement marqué le Panama d’aujourd’hui: chaines de fast food, baseball, musique Soul et R&B…

Mais le soleil, l’océan, les pélicans et la douceur de vivre ont quand même repris le dessus!

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18 janvier 2016
par admin
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D’un festival à l’autre…

Depuis notre arrivée, la musique nous a transporté d’un monde à l’autre, et les musiciens que nous avons écouté nous ont éblouis.

Nous vous adressons les liens qui vous permettront de partager notre ravissement.

Tout d’abord, le Festival de Cartagena de Indias nous a fait découvrir la musique telle qu’elle était jouée a la fin du XVème siècle lorsque Christophe Colomb réalisa ses expéditions dans les Caraïbes.
A cette époque, la musique jouée en Espagne recevait de multiples influences: arabo-andalouses bien entendu, et également celles des musiques sacrées juives et catholiques.
Sous la brillante direction de Jordi Savall, l’orchestre Hesperion XXI – La Capella Reial de Catalunya a exécuté un concert étonnant de viole de gambe, de harpe, une variétés de flûtes anciennes, tambour, …accompagnant un récitant de la biographie de Christophe Colomb. Quelques mesures plus tard, nous nous incarnions dans le personnage….

Jordi Savall – Hespèrion XXI

Dans un autre registre, nous avons découvert Alexis Cárdenas, violoniste vénézuélien virtuose qui se situe au croisement de la musique classique et de la musique populaire

Ensamble Gurrufío y Alexis Cárdenas – Pajarillo

Pour conclure notre festival colombien, nous avons écouté le grand et immense nostalgique musicien argentin: Rodolfo Mederos
Son Bandoneon nous amène hors limite, au delà de la « conexion » !
Ami(e)s tangero et tangera….à danser sans modération….

Rodolfo Mederos Trio – Sur (Aníbal Troilo)

Mederos – Milonga de mis Amores

Arrivés à Panama, le Festival de Jazz battait déjà son plein et nous avons littéralement « arrachés » les dernières places au Danilo’s Club

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pour un grand coup de cœur:
Tal Gamlieli Trio.
C’est un groupe israélien de Jérusalem fondé par le contrebassiste Tal Gamlieli, avec Chai Bar David au piano et Amir Bar Akiva à la batterie.
Remarquable!
Nous vous mettons en liens nos deux morceaux préférés: Negev ( éloge au désert) et Wonder en hommage au père de Tal qui poussait toujours plus loin sa curiosité….

Tal Gamlieli Trio | Negev

Tal Gamlieli Trio | Wonder

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Le dernier jour du Festival, un gigantesque concert gratuit a eu lieu dans la Cité du Savoir, pour que tous les amateurs de jazz puissent écouter et ré écouter les concertistes.

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Couchés dans l’herbe, nous avons passé quatre heures de bonheur….Viva Panama!

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Bonne écoute et plein de rêves!

12 janvier 2016
par admin
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Cartagena de Indias

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Cartagene des Indes…

Quel nom magique ! Un nom qui porte en lui-même la féerie du voyage.
Tel un tour de prestidigitation, nos rêves s’envolent d’abord vers les Indes, virevoltent vers la Carthagène méditerranéenne, pour débarquer au souffle des alizés dans une cité des Caraïbes !

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Farouchement retranchée derrière ses murailles, la vieille ville coloniale de Cartagena a conservé tout son charme.

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Maisons multicolores, balcons croulants sous les bougainvilliers, grandes portes de bois cloutées, heurtoirs zoomorphes nous incitent à poursuivre le chemin de nos envies.

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Eglises massives aux facades en pierre de corail imposantes et placettes ombragées deviennent nos repères, tout autant que les vendeurs des rues avec leurs charrettes chargées de fruits.

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Nos visites du Musée de l’inquisition et du fort San Felipe de Barajas nous ont significativement imprégné de la grande et la petite histoire de la cité : sa conquête, sa situation portuaire stratégique pour la route de l’or et son commerce triangulaire, l’importance politique de l’Inquisition, les pillages subis par les anglais et aussi accomplis par des corsaires français, son lourd tribut de vies sacrifiées pour l’indépendance de la Colombie….

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Nos déambulations s’accompagnent de notes de musique échappées de ci de là en préparation des concerts qui se donnent dans le cadre du Festival de musique.

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Quels moments privilégiés d’écouter au pied de la Cathédrale San Pedro Claver, un concert dans la douceur d’une nuit tropicale!

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Bien que Cartagena soit encerclée par la mer et son immense lagune, quasiment aucun rivage n’est aménagé pour la baignade. Quel dommage ! Nous nous sommes empressés de contrevenir à ce qui aurait pu être une contrariété potentielle en passant une belle journée dans les Îles du Rosaire,

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en profitant pleinement du jacuzzi de notre appartement et du coucher du soleil avec nos amis Maria Isabel et Jean Paul !

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Juste pour vous donner envie!

7 janvier 2016
par admin
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Street Art à Bogotà

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Après Melbourne, Adélaïde, Buenos Aires et Valparaiso, voici venu pour nous le temps de découvrir le « Street Art » de Bogotà.

Loin des simples tags qui peuvent envahir et salir nos murs ici et là, il s’agit ici d’une véritable expression artistique qui embellit un quartier et valorise les bâtisses qui servent de support.

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Nous découvrons ce quartier avec Maria Isabel,

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Et avant même le début de notre tour des affiches déchirées attirent déjà notre regard.

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Ensuite, au détour d’une rue apparaissent des portraits saisissants,

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Des femmes fantasmées,

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Des animaux variés et parfois fous,

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Des petits pochoirs qui parlent d’amour dans un pays qui a terriblement souffert de violence,

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Des sculptures en papier mâché recouvert de goudron puis peints pour donner un aspect de bronze à bon compte,

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Mais aussi de véritables manifestes politiques contre le Plan Colombie mené par les USA qui a conduit à la pulvérisation de produits très toxiques pour détruire les plantations de coca, sans grand effet sur la consommation de drogues aux US mais entraînant de terribles déreglements hormonaux et endocriniens dans les populations rurales concernées.

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Et aussi contre le capitalisme effréné et tous les narco trafics.

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Les conditions semblent maintenant réunies pour que Bogotà devienne une nouvelle scène majeure du Street Art.

L’accord de paix imminent avec les FARC devrait ouvrir une nouvelle ère de prospérité pour le pays et les Bogotanos veulent en profiter pour montrer une nouvelle image positive de leur ville, au delà de la violence urbaine et des encombrements.

Le Street Art est désormais reconnu par les autorités et les propriétaires ont compris qu’une belle fresque pouvait valoriser leur bien. Certains sont juste contents que leur façade soit imperméabilisée par les couches de peinture, mais la plupart conviennent d’abord du motif avec l’artiste et en apprécient l’effet esthétique.

6 janvier 2016
par admin
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Bogotà: la Candelaria secrète

On n’aborde pas Bogota sans certaines appréhensions: on a tellement entendu cette ville associée à la violence urbaine, aux enlèvements, aux FARC, aux narcotraficants, sans parler du mal des montagnes qui peut sévir du haut de ses 2600 m d’altitude…
Alors, on se prépare, on réserve un taxi ami d’amis, on choisit un hôtel dans un quartier réputé « sur » et puis on se promet un dîner léger à l’arrivée pour éviter les affres des hauteurs.
Depuis l’avion on découvre d’abord un paysage agricole bien organisé, avec d’immenses serres dédiées à la culture de fleurs pour l’exportation et on perçoit bien la présence des montagnes proches.

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La ville de Bogotà est assez facile à comprendre: au pied de ces montagnes, 6 millions de pauvres survivent au sud et 2 millions de riches prospèrent au nord, entourant au centre le quartier historique de La Candelaria.

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Ce cœur touristique présente de jolies rues pavées descendant de la montagne proche, mais que cachent ces façades et portes closes?

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Nous avons le privilège de découvrir ce quartier avec un ami de Maria Isabel, Luis Guillermo, qui y a longtemps habité et nous présente son appartement, actuellement loué à Juan Carlos, chef d’orchestre sympathique.
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Petites pièces étroites mais quelle vue depuis le lit!

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Pour Luis Guillermo, ce quartier est un village, on toque à la porte, on attend, et soudain on se retrouve dans une allée menant à une maison à la structure en bambou, résidence de son architecte Simon Velles et du peintre Jenaro Mejia.

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Jenaro nous présente ses oeuvres, très fortement inspirées par la nature colombienne.  Moment exquis de discussions et d’échanges.

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Plus loin nous sommes hélés par une amie de Luis Guillermo qui nous propose un café dans sa maison traditionnelle, organisée autour d’un patio central, où il fait bon de partager quelques notes de musique.

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Enfin nous découvrons un joyau, la maison des peintres Guillermo et Diana. Au cours d’une révolte fin XIXe, la maison originelle a été brûlée, ce qui a permis de construire ensuite dans les années 40 cette magnifique bâtisse.  Derrière un grand portail, Le Grand Timonier nous invite à entrer pour rejoindre la maison.

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Nichée dans cette oasis délicieuse en pleine ville, c’est un écrin pour de multiples œuvres d’artistes colombiens.

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Offrant des vues superbes sur la Candelaria environnante,

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La cuisine et la salle d’eau ont aussi été décorées avec originalité par les propriétaires

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DSC09126  Vous noterez la présence humoristique de « Bano Maria »!

Enfin la visite de l’atelier de Diana pour couronner cette superbe première journée.

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C’est pour vivre des moments comme cela que l’on parcourt le Monde!

 

18 décembre 2015
par admin
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Carnet de voyage – Amérique centrale 2016

Carnet de voyage
Colombie – Panama – Costa Rica – Nicaragua Belize – Guatemala

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Colombie 3 au 13 Janvier 2016

Nous commençons notre voyage par la Colombie en compagnie de nos amis Maria-Isabel et Jean-Paul.  Maria Isabel appartient à l’une des plus anciennes familles de Bogota et nous sommes excités de découvrir son pays au travers de ses émotions.

Bogota
3 au 7 Janvier

Grande capitale nichée dans les montagnes à plus de 2600m, acclimatation nécessaire!

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Pour ces quelques jours, voici déjà nos projets d’exploration:

Trantoliner dans le centre ville historique de La Candelaria, aux rues pavées et aux maisons colorées, parmi de nombreux témoignages de l’architecture coloniale et de belles églises baroques.

Fidèles aux investigations de nos précédents voyages ( Adélaïde, Buenos Aires, Valparaiso…) nous restons toujours sensibles à l’expression du Street Art, et nous avons appris que Bogota est une oeuvre d’art à ciel ouvert. Nous vous tiendrons au courant…

La Culture n’est pas en reste avec le Musée Botero et le Musée de l’Or.

L’intérêt du Musée Botero, outre la présence des oeuvres de Fernando Botero, est de présenter la collection qu’il avait lui-même constitué dans l’intention de diffuser les arts dans son pays natal. On y retrouve des œuvres d’artistes comme Max Beckmann, Pierre Bonnard, Marc Chagall, Salvador Dalí, Joan Miró, Pablo Picasso ou Auguste Renoir.

Le Musée de l’Or abrite la plus importante collection d’orfèvrerie pré-hispanique du monde avec des milliers d’objets en or, en tombac ,en céramique, en pierre, en coquillage, en os et en textile, provenant pour l’essentiel de la Cordillère des Andes, de la côte caraïbe et de la Sierra Nevada de Santa Marta.

Escapade en dehors de Bogota, à Zipaquira, pour découvrir une curiosité: la Cathédrale de Sel qui n’est pas un édifice que l’on voit s’élever vers le ciel, mais qui se fait plutôt discrète sous nos pieds à 180 mètres de profondeur.

Taillée à même les tunnels d’une mine de sel, la cathédrale a été réalisée il y a moins de 20 ans. Expérience parait-il inspirante de pénétrer dans les entrailles de la terre, dans un labyrinthe sombre où règne une ambiance religieuse avec les multiples symboles et les chants qui en ressortent.

Cartagena de las Indias
7 au 13 Janvier

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Nous avons loué un petit appartement dans le coeur historique de Cartagena, à côté de l’Eglise San Pedro et avec une magnifique vue mer, et un jacuzzi en terrasse!

Nous avons choisi cette période précisément pour participer au Festival international de musique Classique.
Le thème de cette nouvelle année 2016 est le suivant: « Hacia Tierra Firme »

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Ce festival a pour objectif de nous faire entreprendre le voyage musical qu’a réalisé la musique espagnole du XVème siècle jusqu’à nos jours, un aller-retour vers des Terres Fermes.
Quittant les côtes espagnoles avec Christophe Colomb, notre musique occidentale va d’abord faire des escales en Afrique Occidentale pour débarquer ensuite sur les côtes caribéennes. En résultera au cours des siècles, une symbiose musicale qui intègre les croyances, les traditions et les styles de vie du Nouveau Monde. Se développera alors un langage musical propre à l’Amérique latine qui voyagera en retour vers l’Europe.
Le festival est organisé en trois parties:
Musiques composées en Europe et jouées dans le nouveau monde: Corelli, J.S Bach, Vivaldi, musiques sacrées de De Morales, Monteverdi…
Musiques composées dans le Nouveau Monde, d’inspiration occidentale évidente:
Domenico Zipoli, Villa-Lobos, Astor Piazzolla, Jordi Savall,etc.).
Musiques composées en Europe et influencées par le langage inédit du nouvel monde: Shostakovich,Milhaud , Stravinsky,
Nous avons déjà nos places réservées pour le Concert inaugural : Paradis perdus de Christophe Colomb avec Jordi Savall et l’Orchestre Capella de Catalunya.
Jordi Savall est notamment connu dans son jeu de viole de gambe dans le film « Tous les matins du monde »
s’ensuivront des Concerts de musique sacrées sur les parvis des églises, en bord de mer…  Nos oreilles s’en réjouissent déjà!

Panama 13 Janvier au 12 Février
Panama City
13 au 18 Janvier

D’un Festival à l’autre: Festival de Jazz à Panama City

Nous sommes chanceux car nous ne l’avions pas anticipé.

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Découverte de Panama City, première ville fondée par les Espagnols en 1519.
Nous avons loué un appartement situé au coeur du quartier colonial appelé Casco Viejo (quartier colonial, un petit bijou classée patrimoine de l’humanité par l’Unesco en 1980).

A un quart d’heure du centre ville, existe un grand Parc Naturel : Métropolitano peuplé de paresseux et d’innombrables oiseaux tropicaux où il fait bon de se balader.
Le point culminant est bien entendu la découverte, sous toutes ces formes, du Canal de Panama:
observation d’immenses bateaux chargés multiples étages de containers, remorqués à travers les écluses étroites de Miraflores côté Pacifique ou de Gatun côté Atlantique, enfin le passage « en vrai » des écluses à bord d’un bateau jusqu’à la navigation sur le Lac Gatun.
Le Lac Gatun est un gigantesque lac artificiel qui alimente le remplissage des écluses et qui a de plus créé un écosystème très riche. Nous avons réussi à obtenir une visite de l’île de Barro Colorado par le Smithsonian Institute qui nous initiera à la flore et la faune locales (paresseux, singes hurleurs, toucans, fourmiliers, crocodiles…).

Nous expérimenterons le fameux train express qui relie Panama City à Colon, ville néo-coloniale dont l’essor fut lié à la construction du canal. A proximité, le fort San Lorenzo, construit au 16ème siècle pour protéger l’embouchure de la rivière Chagrès que les espagnols empruntaient ainsi que le sentier appelé Camino de Cruces, et par lesquels cheminaient vers l’Atlantique, toutes les richesses et l’or venus du Pérou et de l’Equateur.
Les vaisseaux ainsi chargés se dirigeaient vers Cartagena de Indias avant de faire cap sur l’Espagne.

Les Iles San Blas en Catamaran
19 au 23 Janvier

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Avec plus de 300 îles dont seulement une quarantaine sont habitées, San Blas est l’un des plus beaux archipels du monde. Les eaux sont turquoises et les îlots coralliens abondent.

Nous embarquons sur un voilier catamaran Bahia 46 pour naviguer, faire de la plongée, de la pêche, et du farniente à outrance!
Grâce à notre skipper kuna, nous aurons l’opportunité de rencontrer des indiens kunas afin de comprendre l’étonnante histoire de leur territoire: la Comarca de Kuna Yala, premier et seul territoire indien autonome d’Amérique Latine. Originaire de la lointaine Colombie, de passage dans la jungle du Darien, les Kunas se sont finalement installés dans l’archipel au milieu du XIXe siècle, pour préserver leur culture et traditions. Nous espérons franchir la barrière de la représentation touristique pour aborder des sujets plus difficiles comme la surpopulation des rares îles habitables, l’absence d’eau courante, l’agriculture difficile qui se partage entre cocoteraies sur les îles et jardins de subsistance sur la côte…
Darien
23 au 31 Janvier

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Treck à pied & Immersion dans la communauté des indiens Emberas et Wounaans

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Le trek démarre le 23 Janvier par un rendez-vous peu commun : partis de bonne heure du catamaran, un 4×4 nous déposera dans un lieu dit El Llanos qui se situe au croisement d’une piste et de la route pan-americaine…pour être récupérés par un autre 4×4, en piste vers le Darien. Il faut y croire!
Dès le lendemain, en avant l’aventure: pirogue, marches au travers de la jungle de villages en villages Emberas et Wounaans, pêche, cuisine, partage de la vie quotidienne, nuit dans la jungle en hamac au pied d’un nid d’aigles harpie et cela durant 8 jours.

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Le Darien est la province la plus reculée du Panama, où sa frontière commune avec la Colombie abrit(ait) trafiquants de drogue et bandits, où la forêt est une vraie jungle, uniquement accessible par des pistes non carrossables ou à pied. Aussi nous avons choisi pour guide un français qui y vit depuis plus de 40 ans et qui, sans nous protéger des serpents, nous accompagnera dans des conditions sécuritaires.
Côte Pacifique
31 Janvier au 7 Février

Playa Blanca & Ile de Coiba
Après notre crapahutage rustique, un farniente récupérateur en bord de plage de sable fin.

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Puis une expédition de plongée dans le parc national de Coiba. L’île est bordée de récifs de corail les plus étendus de l’Ocean Pacifique et est considérée comme un des très beaux sanctuaires: requins, baleines, raies, tortues, oiseaux comme la harpie huppée…

El Valle – Anton
En quittant la côte balnéaire, nous nous s’enfoncerons dans la chaîne montagneuse de la cordillère des Andes pour découvrir une luxuriante vallée au sein de l’immense cratère (un des plus vastes d’Amérique) d’un volcan éteint. Le climat clément de El Valle en fait une des destinations préférées des riches Panaméens qui y ont bâti un Eden de propriétés toutes plus luxueuses les unes que les autres.
L’épaisse forêt tropicale qui recouvre les flancs du volcan est très différente de celle des abords du canal. Il s’agit de ‘’ forêt nuageuse ‘’,  un univers humide, à la canopée plus basse, où se développe tout un monde de fougères, orchidées et broméliacées.
Le Cerro Gaital qui monte le long des pentes du volcan donne l’occasion d’admirer le superbe paysage de la vallée au fond du cratère. Dans la Vallée d’Anton : canopée, piscine d’eau thermale,visite d’un centre de production d’orchidées dont la fameuse orchidée de l’esprit saint, « Flor del Espíritu Santo », la fleur nationale ainsi que le centre de protection de la fameuse grenouille dorée en voie d’extinction.

Péninsule de Azuero: Viva el carnaval!

Pollera

La péninsule, avec ses villages tels que Chitré, La Arena, Guararé, est la gardienne des traditions de l’époque espagnole. Très connue pour son artisanat et surtout pour la confection des costumes de Carnaval, élevés au rang d’artisanat d’art. A découvrir aussi la fameuse Pollera, considérée comme un costume national.
Boquete
7 au 11 Février

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A 1600m d’altitude, le climat de Boquete est très agréable et très prisé par les panaméens et les touristes. Situé au milieu de superbes montagnes, c’est un lieu de randonnées et d’observation des fameux quetzals. Connue pour sa floriculture ( lis, primevères, oeillets, roses…), Boquete est également réputée pour son café. C’est aussi la porte d’entrée du Parc La Amistad, cogéré avec le Costa Rica.
COSTA RICA – NICARAGUA 12 Février- 26 Février

San Jose 12-13 Février: Un rendez-vous à ne pas manquer!
Départ en bus de David au Panama pour au moins huit longues heures de trajet vers San Jose Costa Rica avec descente à pied pour passages des douanes à 500 mètres de distance les unes des autres…
Une belle rencontre nous attendra dans la capitale costaricaine: nos amis Philippe et Pierrette.
Les amis avec lesquels nous avons navigué en voilier au Cap Horn en 2014 et visité de belles pagodes à Luang Prabang en 2015.  Les voyageurs du monde se croisent encore!

Volcans nous voilà!
14 au 26 Février

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Comme un bonheur n’arrive jamais seul, nous accueillerons le lendemain nos amis Jean-Jacques et Martine pour un voyage en groupe sur le thème de belles randonnées « volcaniques »:
Irazu, Turrialba, Poas, Arenal avec la rencontre des iguanes géantes, Tenorio puis passage au Nicaragua avec les volcans Masaya, Cerro Negro et bivouac de nuit sur le volcan Telica. Quelques haltes dans les villes coloniales de Granada et Leon et de baignades pour délasser nos mollets d’apprentis vulcanologues!

LE BELIZE – GUATEMALA 27 Février- 18 Mars

Belize District
27-28 Février

Altun Ha & Lamanai

Sitôt débarqués de notre avion, nous traçons la route pour une introduction aux sites mayas.
Altun Ha d’abord, site de l’époque classique, accessible en voiture.
Lamanai, qui signifie en maya « crocodile immergé » nous donne déjà une idée de ce site enfoui dans la jungle et accessible pratiquement que par bateau…accueil par des singes hurleurs garanti!

Caye Caulker
28 Février- 5 Mars

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Au large de Belize City, cette île est connue pour sa devise «  No shirt, no shoes…no problem »
Tout est dit sur le rythme d’enfer qui nous y attend.
Palmes aux pieds nous explorerons la barrière de corail en plongeant dans les endroits les plus merveilleux au monde:
Hol Chan Marine Reserve, Goff’s Caye, Shark Ray Reserve et le fameux Blue Hole.
Black Rock Lodge
6-12 Mars

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Retour sur la terre ferme pour de belles ballades entre végétation tropicale et forêts de conifères dans les Mountains Pine Ridge avec baignades dans les cénotes et les piscines naturelles .

Découvertes des sites majeurs Mayas:
CARACOL au Belize et TIKAL au Guatemala

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Actun Tunichil Muknal ATM: Expérience « Indiana Jones »
Pour accéder à ce « tombeau » maya, l’accès sur à la grotte se fait d’abord à pied, puis il faut nager dans une rivière souterraine jusqu’à une chambre sèche où ont été maintenus des restes de sacrifices humains de la période maya. Paraît-il très perturbant et impressionnant!

HOPKINS Autre culture, autre expérience
Retour en bord de mer Caraibe à Hopkins, village de pêcheurs pour se couler dans la culture garifuna.
Les garinagus (Noirs caribéens) sont un métissage des esclaves Noirs africains et des indiens arawaks qui s’installèrent d’abord à l’île Saint Vincent et se dispersèrent jusqu’au Belize.

South Water Caye: une (toute) petite dernière pour la route!
13 au 18 Mars

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Une minuscule île corallienne au large de Dandriga, South Water Caye est une île privée, principalement un centre d’étude bio-marine où étudiants et chercheurs partagent avec les « happy few », dont nous faisons partie, leurs connaissances et leurs recherches en nous accompagnant aussi en plongée.
L’ambiance est plutôt campement et grande tablée

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Retour à Paris prévu pour le 19 mars
avec le plaisir de vous retrouver tous!

28 février 2015
par admin
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Impressions Birmanes.

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Séjourner un mois entier dans le pays nous a permis de donner « du temps au temps ».

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Nous nous sommes laissés submerger par les premières impressions, nous avons pu observer, voir, ressentir, écouter, sans la pression d’une analyse immédiate… laisser  » fermenter » nos expériences en nous donnant le temps de revivre des émotions, de changer d’avis, de nous saturer aussi… pour le meilleur et pour le pire, puis de commencer à décanter ce vécu, prendre du recul tout en restant dans le contexte, dégager ainsi les points essentiels qui nous ont marqués avant que notre perception ne se déforme dès notre retour en France.

Pour l’essentiel voici ce qui nous a le plus interpelé :

Pour nous, le Myanmar était globalement birman et bouddhiste, point à la ligne.

Pour avoir parcouru le Myanmar du Nord au Sud et d’Ouest en Est, nous avons pu constater de grandes différences culturelles, un communautarisme exacerbé, une disparité de richesse forte entre le centre Birma et l’Etat Shan par rapport aux autres Etats ou Régions, une présence militaire armée très renforcée dans certaines provinces et aucune visible en Birma, des rapports de presse propagandistes quasi quotidiens sur des échauffourées meurtrières dans les zones fermées accusant les minorités de rébellion.

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En fait, le Myanmar est composé de plus de 143 ethnies! Ce qui met tout de suite en lumière la problématique d’une cohésion nationale harmonieuse.

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Comme en témoigne son histoire, différents royaumes se sont constamment affrontés pour imposer leur domination et imposer une unité forcée sur cette mosaïque ethnique.
Aux mêmes causes, les mêmes effets: après avoir obtenu son indépendance vis à vis des anglais en 1948, la démocratie qui devait s’instaurer a succombé aux luttes communautaires pour mourir dans le pouvoir de la junte militaire en 1962. Quarante ans de dictature et de fermeture du pays ont permis de régenter de main de fer toutes ces disparités, sans réussir toutefois à les annihiler.
Après le renoncement de la junte militaire au pouvoir absolu, la Constitution de 2008 organise le pays en 7 Etats, 7 Régions et 6 enclaves autonomes!
Le fonctionnement du Parlement est prodigieusement compliqué: tous les élus civils représentant 75% des sièges ne participent pas aux mêmes décisions, ni aux mêmes Assemblées. Ce Parlement a cependant pour vertu, de l’avis même de l’Ambassade de France, de faire progresser les minorités dans les débats politiques.
Toutefois, 30 ou 40% des élus civils de ce Parlement émanent de l’ethnie dominante birmane et bouddhiste qui s’allie généralement au 25% des militaires non élus pour trancher les grandes questions nationales. Ipso facto, le pays est donc gouverné par des Birmans bouddhistes…

A l’encontre de nos idées reçues, nous avons été grandement étonnés que l’opposition politique puisse s’exprimer aussi ouvertement. Nous nous attendions à affronter un silence de plomb et nous avons été largement surpris de voir comment les nombreux partisans de la National League for Democracy (NLD – parti de l’opposition de Ang Sang Su Kyi) affichaient ouvertement leur opinion avec force pancartes et discours diffusés par hauts parleurs, combien la célébration du 100eme anniversaire de naissance du Général Ang Sang (père de « The Lady », telle qu’elle est appelée respectueusement ici) a été commémoré bruyamment par la population ( défilés de camionnettes klaxonnant, auto-collants, drapeaux du parti).

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De même nous avons été surpris que des paysans expropriés soient autorisés à squatter au centre de Yangoon, devant la Cour de Justice, sans se faire déloger manu militari.

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Idem pour les manifestations estudiantines qui ont eu lieu durant notre séjour et qui n’ont pas été réprimées violemment, voyant une majorité de leur revendications satisfaites.

Une opposition s’exprimerait-elle là où nous nous y attendions le moins, comparé au Vietnam et au Laos figés dans un parti communiste unique?

Une réelle mais incomplète ouverture de l’espace politique est en train de se produire avec le fonctionnement d’un Parlement qui devient de plus en plus actif , et la préparation des nouvelles élections qui doivent avoir lieu cette année.

Point de naïveté excessive tout de même: un ou deux milliers de détenus politiques sont toujours en prison, des enfants soldats sont encore enrôlés de force, des réquisitions arbitraires sont opérés pour des travaux forcés. Nous sommes témoins de ce spectacle désolant d’hommes et de nombreuses femmes, condamnés à des travaux forcés qui construisent les routes en cassant les cailloux à la masse, en les pelletant à la main et les transportant sur leurs épaules. Inimaginable travail de forçats, au motif officiel que ces pauvres hères n’auraient pas payé leurs impôts!

Selon les termes mêmes du gouvernement, le pays est dans le processus d’instaurer une démocratie  » disciplinée « .
Il nous semble que les Généraux souhaitent opérer une transition progressive leur permettant de préserver leurs intérêts économiques. Le gouvernement jugule l’explosion meurtrière des communautarismes en signant des accords de pacification avec les différents états. Cette pacification est largement fondée sur des accords commerciaux. Pour les ressources naturelles de moyenne importance, l’avantage est donnée à la minorité concernée avec un large intéressement aux élus locaux, afin qu’ils consentent à être mis à l’écart des gros gisements qui font alors l’objet de contrats avec la Chine et autres pays étrangers par des structures privatisées détenues par des investisseurs birmans amis du pouvoir.
C’est pour cela que les paysans spoliés de leur terre pour une immense mine de cuivre peuvent toujours camper à Yangoon…
Sans soutien de leurs élus locaux corrompus, trop minoritaires pour que le NLD ne s’en empare sans être accuser de parti pris pour une seule minorité.
C’est peut être aussi pour le gouvernement une occasion de se donner une image de tolérance démocratique à bon compte!

Alors que les habitants des campagnes vivent dans des conditions d’hygiène précaires mais semblent manger à leur faim et sont quasiment tous équipés de smart-phones (rechargés par panneau solaire!), c’est leur niveau d’éducation désastreuse qui nous a inquiété.

En cause les salaires de misère des enseignants du public, qui ne s’occupent en classe que des enfants dont les parents payent des cours particuliers et une méthode d’apprentissage basée sur la répétition au détriment de la réflexion.

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Cette méthode de la répétition semble directement héritée de la pratique locale du Bouddhisme qui assène plusieurs fois par jour et toutes les nuits des répétitions de mantras par des haut-parleurs énormes empêchant des villages entiers d’échapper à leur emprise sonore et mentale.

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Bien que le Bouddhisme ne soit plus une religion d’état depuis la Constitution, elle l’est de fait.
À l’instar de la junte qui prônait  » la voie socialiste vers le Nirvâna » , les Généraux et leurs  » proches » financent actuellement la construction de nombreuses pagodes y compris dans des zones à majorité musulmane ou chrétienne. La manœuvre est clairement de canaliser les pensées, de réduire l’influence des autres religions, de cultiver et de mélanger abusivement les superstitions locales avec la foi.
Entre le manque d’éducation et ce lavage de cerveau religieux, nous avons sans cesse été les témoins ahuris de démonstrations exagérées de superstition.
Pour exemple, cette pratique consistant à déposer des feuilles d’or sur des statues de Bouddha, jusqu’à la difformité absurde, pour faire exaucer un vœu.

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Dans ces conditions, nous nous sommes largement interrogés sur la position actuelle des Bonzes. Jouent t’ils encore dans la cour du pouvoir? Nous n’avons pas de réponse. Nous les avons vu quémander leur nourriture, nous les avons souvent vus affalés des après midi entières dans des fauteuils à jouer avec leurs smartphones, des « Abbés Supérieurs » se comportant comme des stars avec photos sur grands panneaux publicitaires en bord de route afin d’attirer les donations pour leur pagode, des monastères fonctionnant comme des collèges privés d’élites et d’autres monastères donnant l’opportunité aux enfants pauvres de manger à leur faim et de recevoir des rudiments d’instruction. Il est évident que le clivage est important entre les Bonzes riches des grandes villes et des lieux de pèlerinage, et ceux qui vivent dans des conditions spartiates parmi des populations rurales pauvres.

En ce qui concerne la qualité artistique du patrimoine du Myanmar, nous résumerons ainsi notre appréciation: la Quantité prime sur la Qualité.

Des Bouddhas à vous donner le tournis, les pagodes aux 8000 bouddhas, puis celles aux 9000!!!! Et ainsi de suite…incompréhensible pour nous, occidentaux.

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Depuis que le Myanmar s’est résolument ouvert au tourisme, et qu’un site comme Bagan a été classé au Patrimoine mondial par l’UNESCO, le gouvernement a procédé à des « ré-édifications  »
massives de stupas en ruines et les rares monuments dits authentiques ont aussi fait l’objet de grossières restaurations.
Dans le paysage pictural, peu de peintures murales anciennes subsistent, exception faites des grottes de Po Win Taung.

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Il en est de même pour la sculpture autre que celles de Bouddhas. Nous avons parcouru beaucoup de chemin pour découvrir le  » joyau » du pays a Mrawk U. Il faut etre bon public!

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En revanche, malgré une ingestion massives de Bouddhas, nous avons avec le temps apprécié les différents styles et trouver beaucoup de spiritualité dans certaines réalisations.

Nous concluons donc ce voyage avec un sentiment mitigé.
Nous sommes dépités par la connivence et la goinfrerie des agences françaises et locales , qui sur-vendent à prix d’or un concept de récente ouverture du pays avec des prestations touristiques de masse. La sensation d’avoir été saignés comme des pigeons est très forte, ce qui ne fait pas de nous des rubis de Mogok!

Nous sommes également déçus par la cuisine birmane baignant dans l’huile, déçus par la qualité esthétique des sites archéologiques rénovés ou plutôt reconstitués à la truelle et surtout très antagonisés par les nuisances sonores quotidiennes émanant des pagodes, à des niveaux de décibels indescriptibles de jour et de nuit.

Et pourtant, ce long séjour nous a conduit très proche de la vie quotidienne des habitants: les treks nous ont initié à la vie rurale, les paysans ont souvent eu la fière générosité de nous offrir leur friandises ou leur alcool de sucre de canne, la nuit au monastère reste une expérience très forte, la visite de villages uniquement accessibles après 6 heures de bateau nous a fait rencontrer des gens heureux de notre venue, la foison de l’artisanat nous a enchanté , notre immersion dans la pratique religieuse bouddhiste sur des sites de grands pèlerinages nous a dérangés et bousculés l’absence de mendicité et sentiment permanent de sécurité sont très appréciables, et le plus précieux de notre voyage est d’avoir reçu tant de grands sourires et d’autres innombrables signes chaleureux de la main qui dépassent largement le barrage de la langue….

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Voyager c’est prendre le risque d’être heureux et mais aussi d’être désenchantés… Toutes les expériences vécues en font sa richesse.

Elles intensifient notre vie que nous savourons avec gratitude à chaque instant, surtout lorsque nous concluons notre périple asiatique sur les somptueuses plages de Ngapali …

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21 février 2015
par admin
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Farandole des talents.

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Nous sommes hélas les acteurs de notre propre désenchantement : notre présence dans ce pays engendre actuellement un tourisme de masse sur les grands sites qui nous a brutalement arraché nos illusions de découvrir, tels des explorateurs des temps modernes, une Birmanie  » vierge » .
Les sites majeurs comme Bagan et Mandalay sont sillonnés par les bus et les groupes de touristes se déversent en horde sur des circuits de visites auxquels nous sommes tous soumis, voyages privés ou pas.

Heureusement, une belle échappatoire s’est offerte à nous dans la découverte d’ateliers familiaux d’artisans, qui nous a ainsi soustraits des usines touristiques de boutiques de souvenirs.
La Birmanie conserve une très riche variété d’artisanats où le plastique « made in China » est pour l’instant totalement absent.

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Commençons d’abord par le tissage qui est l’artisanat le plus répandu dans le pays. Au delà des différentes techniques et matériaux utilisés – coton, soie, lotus …- il permet surtout à chacune des communautés ethniques de s’exprimer avec des motifs traditionnels et ainsi d’affirmer leur identité.

A Mandalay par exemple,qui est un centre d’artisanat éminemment actif, les différentes corporations sont souvent regroupées par quartiers.

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C’est ainsi que nous repérons dans un nuage de poussière blanche et au son strident des scies,tous les tailleurs de pierre qui alignent sur une même artère leur innombrables Bouddhas en marbre. Depuis le bloc de roche à la caisse d’expédition en bois, tout est fait sur place. Le travail est soigné, les proportions sont belles, le sujet…immuable.

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Il en est de même pour les fondeurs Bronziers à cire perdue. Alors que certains seront perchés sur des échelles en bambou pour réaliser de gigantesques moules en terre glaise, d’autres seront minutieusement en train de sculpter les détails sur la cire, pendant qu’un four fait à la mesure de la pièce au milieu d’un cimetière de pièces cassées terminera la cuisson des moules… Mais que fondent-ils? Des Bouddhas, bien entendu !

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Le marché d’offrandes aux pagodes par des croyants asiatiques bouddhistes est gigantesque…de quoi remplir le carnet de commande, comme nous avons pu le constater dans les caves aux 8000 bouddhas de Pindaya.

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C’est ensuite le martèlement régulier qui nous signalera les batteurs d’or. Pour transformer 25 grammes d’or en une multitude de petites feuilles carrées d’or, il est nécessaire de frapper la matière plus de quatre heures, en trois étapes différentes pour « affiner » progressivement l’épaisseur du métal. Le geste est précis, réfléchi, hypnotique et éreintant ! Amatrices de belles musculatures venez admirer cet artisanat…quel en est l’usage? Recouvrir les bouddhas d’or, bien sûr !

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Mandalay est particulièrement réputée pour ses marionnettes qui associent sculpteurs sur bois et brodeurs.
La dextérité des marionnettistes nous font oublier les traditionnelles grosses ficelles blanches qui donnent vie à ces poupées articulées et nous font retrouver une âme d’enfant face à des histoires de gentils roi et princesse et des batailles de mauvais génies.

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La belle cité lacustre du Lac Inle nous fera plutôt découvrir les petits artisans: dinandiers, forgerons,fabricants d’ombrelles en papier de murier,

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Les ateliers de Cheerots: 1000 de ces petits cigares à base de tabac mélangé avec de l’anis étoilé roulés dans des feuilles vertes séchées et odorantes sont fabriqués quotidiennement par chaque ouvrière. Les gestes sont rapides et précis tels des tours de magie.
Mais au dessus de tous ces savoirs faire qui nous ont beaucoup intéressé, l’artisanat d’art qui nous a le plus transporté et inspiré le plus grand respect, notre vrai coup de cœur a été pour l’art de la Laque de Bagan.

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Demeurent dans le village de Mynkaba, deux ou trois très anciennes familles qui perpétuent de génération en génération l’excellence de cet art. Outre une technique de pose de laque de haute qualité en 18 couches, chacune d’elles a son style et sa propre iconographie. Le plus fascinant est la gravure de scènes complexes à main levée sans repentir.

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Nous avons été tellement subjugués que nous n’avons pas résister à la tentation de commander un meuble en laque. Nous avons choisi minutieusement les scènes narratives des panneaux tout en sachant que l’artiste aura sa propre inspiration.

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Une telle  » œuvre d’art » se mérite et il faudra plus d’une année de travail pour la réaliser!

20 février 2015
par admin
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Tous au monastère!

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Pour l’ensemble des petits garçons bouddhistes birmans, il est important de passer quelques jours ou quelques semaines au monastère, afin de partager la vie des moines et d’étudier les grands textes fondateurs de leur religion.

Ce rite de passage donne lieu à une cérémonie villageoise très festive, avec moult chants,

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Défilé d’élégance pour les mamans,

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Arrivée en pousse-pousse double pour les grands mères,

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Et bien sur force musique émise par des chars musicaux bricolés mais sacrément efficaces. (Tout au long de notre périple nous avons été choqués par le volume sonore ahurissant de chaque événement!)

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Comme peu de petites filles rejoignent les nonnes, elles participent aussi à la fête, mais avec le motif du « rite du perçage des oreilles ».

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Les enfants sont habillés comme des princes pour l’occasion et sont conduits au monastère avec des moyens variant selon la réussite de la famille.

Lorsque l’on peut faire mieux que le simple cheval, on passe au char à bœufs décoré,

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Mais le « must » reste évidemment l’éléphant!

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Nous avons, nous aussi, voulu goûter brièvement à la vie monastique dans la campagne dominant le lac Inle.

Et nous voilà partis pour un nouveau trek,

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Rural et sympathique!

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Apres une journée de marche nous arrivons au monastère,

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Les enfants ont du temps libre pour discuter,

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J’en profite pour faire un petit croquis sous leurs regards intrigués.

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Nous identifions notre lieu de couchage, juste en dessous du tableau récapitulant les donations récentes.

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Peu après le coucher du soleil nous dînons sous les yeux du bouddha bienveillant avant de nous emmitoufler, nous aussi comme les petits moinillons, car les nuits sont bien fraîches! Les enfants eux, suivent le régime des bonzes c’est à dire plus aucun repas à partir de la fin de la matinée.  Ils se préparent leur couchage juste au pied de l’autel et chuchotent encore quelques instants avant de s’endormir.

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Le lendemain, réveil à 4:30 pour les premières prières, avant de pouvoir enfin prendre le petit déjeuner tous ensemble vers 6:00!

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